La mondialisation

18/08/2012 13:55

 

Le terme de mondialisation est apparu voici une dizaine d'années pour désigner plusieurs évolutions de premier plan comme le développement du commerce international, la diminution des coûts de transport et les progrès techniques.

 

A. LES RAISONS DE LA MONDIALISATION

Seuls les facteurs suivant on permis l'émergence de cette mondialisation économique à partir des années 1990.

 

  1. Les progrès techniques

La mondialisation repose d'abord sur un bond "technologique" de nature à faciliter les échanges. Les progrès de la technique dans le domaine de l'informatique et des communications on ainsi facilité la transmission des données : par télécopie puis maintenant par e-mail. La conséquence d'une transmission plus rapide et plus sûre des communications est un déplacement des activités économiques. Les entreprises sont en effet à la recherche constante d'une production à moindre coût. Elles peuvent donc envoyer facilement des données à traiter (et les réceptionner) dans un pays lointain dans lequel le travail sera exécuté par une main d'œuvre bon marché. Ainsi de nombreuses entreprises américaines et britanniques envoient leur comptabilité à traiter en Inde, un pays où la main d'œuvre est en partie anglophone, hautement qualifiée et d'un coût moindre. La diminution des coûts des télécommunications grâce aux câbles sous-marins et aux satellites explique de même le recours à des sous-traitants étrangers lointains en matière de centres d'appels. Ainsi, au Sénégal, l'une des premières entreprises privées du pays, PCCI (spécialisée dans le télé service et le télémarketing) a pour clients principaux des entreprises françaises.

 

  1. Des transports plus faciles et moins coûteux

La diminution sensible des coût de fret maritime, terrestre et aérien accélère le transport des marchandises et le déplacement des individus. Par navire, il faut seulement trois semaines pour aller de Shanghai à Rotterdam

 

  1. Un commerce élargi

Enfin le commerce international a été amplement libéralisé grâce aux négociations menées dans le cadre du GATT puis depuis 1995, de l'Organisation mondiale du commerce (OMC). Les mesures protectionnistes tarifaires (taxes droits de douane) et non tarifaires (normes de sécurité excessive, réglementation administrative) ont été en grande partie levées.

 

B. LES CONSEQUENCES DE LA MONDIALISATION

Cette mondialisation change le visage du monde

 

  1. Les délocalisations

Sur un plan économique, l mondialisation est jugée responsable des délocalisations dans les économies occidentales. Pour les entreprises, produire en Europe de l'Est ou en Asie offre de nombreux avantages et pas uniquement en termes financiers. Certes les coûts salariaux sont plus faibles mais surtout les législations fiscales et sociales sont plus souples. Les heures supplémentaires ne font pas l'objet de gratifications particulières, les congés payés sont plus réduits, les procédures de licenciement extrêmement plus simples. Cela explique notamment le choix de s'implanter en Europe de l'Est, de la part des constructeurs automobiles asiatiques (Toyota en République Tchèque, Hyundai en Slovaquie) au détriment de l'Europe occidentale. La mondialisation se traduit donc par des destructions d'emplois régulières que rien ne semble pouvoir conjurer à fortiori avec l'émergence de la Chine et bientôt de l'Inde.

 

  1. L'uniformisation

Sur le plan culturel, la mondialisation semble uniformiser les modes de vie et créer un univers culturel commun à l'ensemble des habitants de la planète. Les mêmes films, les mêmes livres, les mêmes marques ou encore les mêmes habitudes alimentaires s'imposent sur les cinq continents. Ce sentiment d'uniformisation est accentué par la télévision qui nous donne l'illusion de connaître toute la planète, comme si la vitesse avait aboli les distances.

 

  1. La confrontation des pays

Sur le plan politique, la mondialisation a des effets encore plus néfastes. La richesse trop ostensible de l'Occident apparaît injuste dans les pays du Sud dont les populations ont l'impression d'être exploitées. Il en résulte des rancœurs et des frustrations, favorisant le succès d'organisation radicales. Au sein des économies occidentales, les consciences évoluent avec les initiatives destinées à promouvoir un commerce plus équitable. Les marques "commerciales" vont même jusqu'à être rejetées comme le suggère Naomi Klein, auteur de l'ouvrage No Logo.

 

  1. Pauvreté et précarité

En partant du principe que le consommateur en Occident veut toujours "payer moins cher", les multinationales tentent de réduire au maximum leurs coûts de production, ce qui explique par exemple le recours au travail des enfants. En Asie, les Organisations non gouvernementales estiment que près de 60 millions d'enfants sont obligés de travailler, parfois dès l'âge de quatre ans…

 

  1. Une déresponsabilisation des acteurs économiques

La mondialisation provoque enfin le développement des pavillons de complaisance. Les premières flottes commerciales appartiennent aujourd'hui au Libéria, à Panama ou encore à Chypre et aux Bahamas. Le pavillon de complaisance désigne la possibilité pour un propriétaire de navire de l'immatriculer à des conditions avantageuses dans un pays étranger dans lequel la législation sociale est peu contraignante (code du travail, salaire minimum, temps de travail).

Ce système de pavillon de complaisance conduit à une exploitation des populations du Tiers-monde (les équipages sont sous-payés) et à la recrudescence des accidents écologiques. Les équipages sont peu formés, les navires mal entretenus et les officiers contraints de prendre des risques pour respecter les délais de livraisons. Les contentieux juridiques deviennent des imbroglios car les responsabilités de chacun ne parviennent pas à être établies (constructeur, propriétaire, armateur, société de classification). C'est ce qu'illustre le cas de l'Amoco Cadiz, navire échoué le 16 mars 1978 en Bretagne. Le bâtiment qui fait alors route vers Rotterdam, est immatriculé à Monrovia (capitale du Libéria), au nom d'une société dont le siège est aux Bermudes ; il a été construit dans un chantier espagnol et l'équipage est dirigé par un Italien. Plus récemment, à propos du naufrage de l'Erika, la société qui affrète (la société qui donne le fret à transporter, en l'espèce des hydrocarbures) Total et le propriétaire du navire, se sont rejeté mutuellement la responsabilité de cet accident.

Enfin l'augmentation des échanges et des flux touristiques favorise le développement des pandémies. Nombre de maladies des pays en voie de développement parviennent en quelques semaines en Occident. Le SRAS apparu en Chine à la fin de l'année 2002, s'est propagé quelques mois plus tard notamment au Canada (pour ces questions, cf. chapitre sur les voyages et la santé).

 

C. LE MONDE EST-IL PLUS RICHE ?

La mondialisation a d'abord des effets positifs inattendus et peu connus : elle permet par exemple le développement du tourisme médical car de nombreux patients vont désormais se faire soigner dans les pays du Sud, ainsi en Thaïlande, en Tunisie ou en Inde :

  • le coût des opérations y est moins élevé, surtout pour la chirurgie esthétique, qui ne fait guère l'objet de remboursement en Europe.
  • les délais d'attente pour une hospitalisation sont réduits, alors que les hôpitaux publics notamment en Grande Bretagne imposent des délais très longs.
  • les personnes qui n'ont pas de couverture sociale (comme beaucoup d'inactifs au Etats-Unis) peuvent accéder aux soins médicaux.
  • la plupart des praticiens en Inde ou en Afrique du Nord ont été formés en occident et leur savoir-faire est indiscutable.

Par ailleurs, la richesse semble croître, comme l'attestent le nombre de milliardaires toujours plus nombreux chaque année, la capitalisation boursière des principales places occidentales ou les prestations de luxe en pleine croissance (croisières, produits griffés, véhicules haut de gamme). Mais il semble que si la richesse produite croît globalement, elle est de plus en plus mal répartie : la mondialisation ne crée pas seulement un monde plus riche, mais plusieurs mondes que tout sépare. La crise financière qui a éclaté en 2008 n'a pas remis en cause ce postulat : si les plus riches voient leur fortune diminuer, ce sont d'abord les plus modestes qui souffrent, en raison de l'augmentation du chômage.